Domaine Chapelle Santenay, Jean François Chapelle. Grand vins de Bourgogne rouge et blanc, appellation d'origine contrôlée, vin bio.

les conditions de récoltes

Il y a bien longtemps que nous n’avions pas commencé des vendanges en Octobre !

Après les neiges de Février et un mois de Mars très humide nous avons tout juste le temps de passer nos charrues inter-ceps début avril avant que la pluie et le froid ne reviennent jusqu’à mi Juin. Sur cette période, les températures minimales sont de 5/6° et les maximal de 15/16° alors que le cumul des précipitations est de 1.5 fois la moyenne des dix dernières années.

Avec de telles conditions météorologiques, le débourrage de la vigne se fait avec presque 30 jours de retard et les travaux d’ébourgeonnage, habituellement autour du 2/3 Mai commencent le 13 Mai. La floraison est observée en moyenne sur le domaine autour du 25 Juin.  Encore 10 jours de retard que le temps clément de Juillet et Août ne nous permettra pas de rattraper. La floraison difficile sur Chardonnay a engendré un millerandage important. Les traitements mécaniques de la vigne contre le MILDIOU et l’OIDIUM sont rendu plus compliqués par l’état très lourd des terrains. Dans nos parcelles de BOURGOGNE PINOT NOIR de bas de coteaux, nous avons du faire appel à l’hélicoptère pour procéder aux traitements nécessaires et éviter les pertes de récolte subies l’an dernier suite au développement du MILDIOU sur grappes.

Le 23 juillet au soir un terrible orage de grêle endommage environs 40% du vignoble de la Côte de Beaune. Nos deux parcelles d’Aloxe Corton sont touchées à 60% alors que notre Aloxe Corton 1er Cru « Les Petites Lolières » est épargné. Santenay et Chassagne Montrachet ne sont pas été touchés par l’orage, mais plus au nord, nous avons subi quelques coups de grêle à Meursault et à Pommard. Nous estimons les pertes à environs 10% sur cette dernière, et 25%  sur Meursault.

Mais restons optimiste ! 80% des vignes du Domaine n’a pas souffert de la grêle et l’été reste l’un des plus secs et ensoleillés de la décennie et nous permet d’oublier le printemps particulièrement sombre et pluvieux. Ce temps propice ne rattrapera pas le retard de végétation mais les maturités n’auront pas de peine à atteindre un bon niveau, sur de petites grappes, bien aérées, accrochés à des vignes peu chargées.

Vendredi 13 Septembre forte mobilisation des vignerons Santenois pour une large prospection du vignoble afin de détecter des cas de Flavescence Dorée. Cette maladie est une jaunisse de la vigne particulièrement contagieuse causée par un micro organisme qui circule dans la sève.

La maladie se transmet par un insecte vecteur, la Cicadelle de la Flavescence Dorée qui acquiert le phytoplasme lors de la prise alimentaire sur un pied infecté et le transmet à d’autres pieds de la même façon.

Connaissant très peu de chose sur la FD, la seule méthode de lutte consiste à l’éradication du  vecteur (Cicadelle de la Flavescence Dorée) par un insecticide. Et la pratique est rendue obligatoire sur notre département par un Arrêté Préfectoral…..

Le producteur Bio se sent alors prie au piège. Il a l’impression que l’on prend un bulldozer pour écrase une mouche !!!

Dans l’urgence et face à l’obligation administrative, nous avons obtempéré en utilisant un insecticide bio non toxique pour les typhlodromes, que nous positionnons  en Juillet. Face à ce que l’on peut appeler le « sida de la vigne »  il faut néanmoins s’interroger sur les conséquences d’une lutte obligatoire, pour la santé des professionnels de la vigne et des populations environnantes, sur l’environnement et la faune auxiliaire, et également sur l’image des vins de Bourgogne.

Les vendanges débutent le Mercredi 2 octobre par les Chardonnay de CHASSAGNE MONTRACHET. En effet le temps orageux qui s’est installé sur la région depuis le début de semaine n’est pas très bon pour les raisins blancs qui tournent à vive allure (la belle couleur jaune dorée des grains de  Chardonnay bien mur se transforme en jaune marron à une vitesse impressionnante !) Il est urgent de cueillir toutes nos parcelles de blanc le plus vite possible avant que la pourriture ne s’installe, nous privant alors d’une très belle récolte. Dans notre parcelle de SANTENAY 1er CRU GRAVIERES j’ai même vu les grains du pied suivant tomber tout seul alors que je vendangeais le pied précédent !

C’est ainsi une cinquantaine de personne (personnel permanent inclus) qui s’est affairé pendant dix jours et par tous les temps. 2013 n’aura pas été une partie de plaisir avec pluie et froid à ne plus pouvoir faire fonctionner le sécateur la dernière matinée. En cette fin de cueillette tout le monde est éreinté. Le vin, fruit de la terre et du travail de l’homme, est né cette année dans la douleur.

note de dégustation

Nous tirons les dernières cuves et avons une idée plus précise du millésime. Les quantités n’y sont pas ! Plus importante que l’an dernier, année catastrophe, mais du niveau de 2010 qui n’est pas synonyme de grosse récolte dans l’histoire récente de la Bourgogne !  Par contre la qualité est au rendez vous. Le travail intensif en cuverie depuis bientôt un mois, alliant trie du raisin, pigeages et aérations maitrisés des moûts, chauffage et refroidissement, chaptalisation des cuvée en provenance des vignes grêlées d’ALOXE CORTON et MEURSAULT à la maturité bloquée, a fait éclore des vins fruités et colorés, tout en dentelle, respectant bien leur origine de terroir.