Un nouvel intru dans nos vignes : La Flavescence Dorée
Vendredi 13 Septembre forte mobilisation des vignerons Santenois (plus
de 150 professionnels présents) pour une large prospection du vignoble
afin de détecter les cas de flavescence dorée (FD). Cette maladie est
une jaunisse de la vigne particulièrement contagieuse et incurable
causée par un micro organisme qui circule dans la sève. Introduite en
Europe depuis les Etats Unis dans les années 1920, elle est présente
dans la plupart des vignobles du sud de la France depuis les années
1950. La première observation de FD en Bourgogne remonte à 2004 dans une
plantation de Saône et Loire.
La maladie se transmet par un
insecte vecteur : la cicadelle de la FD (scaphoidus titanus) Cet
insecte, qui présente une génération par an, acquiert le phytoplasme de
la FD lors de la prise alimentaire (piqure) sur un pied infecté et après
une période de latence d’un mois le transmet à d’autres pieds de la
même façon.
Cette maladie a un caractère hautement épidémique car l’insecte vecteur vit et se nourrit uniquement sur la vigne.
Connaissant
très peu de chose sur la FD, la seule méthode de lutte consiste à
l’éradication du vecteur par un insecticide. Et la pratique est rendue
obligatoire sur notre département par un Arrêté Préfectoral…..
Le producteur Bio se sent alors piégé. Il a l’impression que l’on prend un bulldozer pour écraser une mouche !!!
Dans
l’urgence et face à l’obligation administrative, nous avons obtempéré
en utilisant un insecticide bio non toxique pour les typhlodromes et les
abeilles, que nous positionnons en Juillet. Mais nous ne sommes pas
dupes. Un seul insecticide bio est autorisé en France, contrairement à
d’autres pays. Cette absence de concurrence à des conséquences sur le
prix du produit qui pénalise encore plus les producteurs Bio.
La
grande mobilisation de la profession viticole et des services de l’Etat
contre ce que certains appellent le « sida de la vigne » ne doit pas
nous aveugler. Il faut s’interroger sur les conséquences d’une lutte
obligatoire, sur l’environnement, la faune auxiliaire, et également sur
l’image des vins de Bourgogne. Les insecticides chimiques utilisés dans
cette lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée, comme tous
pesticides, présentent des risques pour la santé des professionnels de
la vigne et des populations environnantes. Les plans d’action mis en
place doivent être connus par les populations concernées et leurs élus.
Voilà pourquoi, j’ai rejoins le Collectif de Vignerons contre la Flavescence Dorée qui demande :
L’obligation d’une prospection collective annuelle
L’obligation d’arrachage des pieds présentant les symptômes de FD et son contrôle
Détermination d’un seuil de contamination
Mise en place d’un zonage précis pour les traitements obligatoires
Elaboration d’un calendrier de sortie des traitements obligatoires
Recherche de méthodes alternatives à la lutte chimique
La présence du Collectif dans les réunions d’orientation de la lutte
Voilà
pourquoi, je soutien mon collègue Emanuel GIBOULOT, viticulteur Bio à
BEAUNE. Il est convoqué devant le tribunal d’instance de Beaune pour «
refus d’effectuer les mesures de protection des végétaux contre les
organismes nuisibles ».
Il encourt jusqu’à six mois d’emprisonnement et 30000€ d’amende !
Dans cette affaire les organismes d’Etat ont sortie la grosse
artillerie. Ils ont su convaincre les politiques et les professionnels à
débloquer d’importants budgets pour des stratégies arrêtés dans la
précipitation et qui posent de nombreux problèmes.
Alors, pour
imposer la « juste voie » comme au bon vieux temps de l’inquisition on
cherche à « faire un exemple » avec Emmanuel GIBOULOT !
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